Dimanche 26 mars: seule et unique journée du challenge.
1 seul externe du club était présent: Michel Coffy.
Les autres étaient du DCHJ: JY Graby, Karine, Bernard, Lilou, Sami, Robert,
Jean- Louis Antonin et moi-même.
Tout avait mal commencé, un ciel tout bâché ne nous a pas motivé à nous
dépêcher, et ça m'a même motivé à ne pas prendre mon aile pour préférer faire
un biplace avec Antonin. Et puis il faut dire que la dernière fois, même avec
des conditions toutes pourries, il nous avait porté chance.
Le rendez-vous avait été donné à 12h30 pétante à la cabane, mais c'était
sans compter sur une digestion particulièrement lourde (sûrement lié aux
haricots verts) et au changement d'heure. Le camion est donc parti de la cabane
avec quelques minutes de retard. Les mauvaises langues prétendront qu'en fait
c'est Bernard qui est arrivé avec 1h45 d'avance.
Arrivés sur site nous constations un ciel tout bleu avec quelques jouflus,
de ci de là. « Tiens, ça semble atomique », me dis-je alors. Les flammèches
sont toutes dans l’axe en plus de ça. On se dépêche de monter les ailes. le
temps de pisser un coup avant d’enfiler le harnais, je regarde le pioupiou et « vlan »,
la déception : elle est pile poil cul régulier. Je regarde à nouveau les
flammèches : elles sont face. « Ah nom de zou, c’est la poisse ! ».
S’en suit un jeu de patience, à observer très régulièrement ce pioupiou qui
reste cul, ou au mieux, tantôt travers droit, tantôt travers gauche. C’est sûr
qu’il doit y avoir un gros thermique qui tire tout. Puis, enfin, les cycles de
face sont de plus en plus présents et réguliers. Antonin enfile son harnais, j’observe
un peu plus et enfile le mien, afin de ne pas louper LE créneau. Personne d’autre
ne se prépare, cette fois c’est sûre, nous serons ouvreurs en biplace.
Nous sommes sur le décollage, accroche vérifiée et prêt à y aller. Les
conditions sont encore un peu fébriles, tout comme moi. Nous avions déjà fais
des décollages sans vent avec Antonin, je n’étais pas inquiet. Les conditions s’améliorent,
je lève l’aile et me met à courir en oubliant de faire un décompte. Chiotte !
Bon tanpis. Nous faisons un premier passage sur les mamelons à gauche du déco,
ça se maintient mais c’est pas foufou. Je décide d’aller au dessus de la route
pour voir. « Bip bip ». Le thermique est dans le coin mais difficile
à cerner. Je fais des 8 jusqu’à trouver le noyaux, qui monte vertical en milieu
de vallée. D’un +0,7 mètre par seconde, nous passons rapidement à 1,5 voir
2m/sec. Nous jubilons en observant les autres pilotes se dépêcher. Antonin me
demande si on va battre le record de la dernière fois : 920m d’altitude.
Au moment où il me pose cette question, le thermique nous monte à +4m/sec
intégré. Le paysage s’ouvre de plus en plus et nous battons amplement notre
score. Nous voici à 2105m d’altitude. Il fait frais mais on s’en tape. Chancia
est définitivement le plus beau site du monde. Les couleurs sont superbes, nous
voyons le lac de Vouglan dans son intégralité, les Monts Jura dans la crasse,
Saint-Claude qui a l’air accueillante et la Savoie, elle aussi dans la crasse. Nous
allons au dessus de Siège mais du -3 voir du -5m/sec me feront faire demi tour.
Il doit-y avoir un autre thermique mais où ? Mon gps m’indique toutes les
tendances de vent, du nord, du nord est, de l’ouest et les autres pilotes
malchanceux qui se posent en sud. N’arrivant pas à analyser je décide d’être
prudent en retournant sur le site. Je refais le plein et part en direction d’Emondeau.
Ce nord-est est toujours présent, je sais que c’est un mauvais choix mais je m’en
moque, c’est beau, on est haut, c’est tout ce qui compte. Ca descend régulièrement
et sûrement. Ca m’arrange parce que j’ai hyper froid et souhaite conserver
assez d’énergie pour me poser correctement. Un hélicoptère passe en dessous de
nous lorsque nous rejoignons Jean-Yves et Michel qui galèrent depuis un bon
moment. Je décide de les laisser dans le petit thermique, de toute manière nous
avons fais un super vol, le meilleur biplace de ma vie avec mon plus gros gain
sur le site. Je suis gelé et j’ai du mal a gérer ma pente de descente, bah c’est
pas grave. On se pose un peu loin et traverser le champs nous permet de nous réchauffer.
Au final nous avons fait 48 minutes de vol, une balise et demi, des souvenirs
et des images plein la tête mais aucune photo.
Jean-Yves se fera 2 heures de vol avec un plafond max à 2000, Michel ne
volera que 30 minutes, Sami 30 minutes aussi après avoir fait un premier tas de
5 minutes. Lilou et Karine feront preuve de malchance vu que c’est passé cul
régulier pour leur second vol. Et Bernard se contentera lui aussi d’un seul vol
de 5 minutes.
Bref, ce fût une excellente journée pour certains et une mois bonne (mais
bonne quand même) pour d'autres.